POLYNESIE FRANCAISE
Les oubliés de la bombe
(Joël a travaillé à Moruroa dans les années 90 lors des essais nucléaires.
Il a développé des années plus tard, une grosseur au niveau du visage)
︎ PHOTOS et ENQUETE de Suliane Favennec
︎ PUBLIEE PAR LE PARISIEN
Un rapport rédigé par le Dr Christian Sueur sur des enfants polynésiens dont les grands-parents ont travaillé sur les sites des explosions atomiques atmosphériques est alarmant.
︎ENQUETE à Tahiti et ses îles (2018)
︎ C’est un rapport qui dérange et qui ne manquera pas de provoquer une polémique. Les essais nucléaires atmosphériques qui ont eu lieu, entre 1966 et 1974, en Polynésie française, ont-ils eu des répercussions génétiques sur les descendances des vétérans du Centre d’Essais du Pacifique (CEP) ayant participé à ces essais, et plus largement sur les populations locales ? C’est ce que laisse présager le rapport alarmant du Dr Christian Sueur, responsable de l’unité de pédopsychiatrie du Centre Hospitalier de Polynésie française jusqu’en décembre 2017. Dans ce document que nous avons pu nous procurer en exclusivité, ce praticien, retourné en poste en Métropole depuis janvier, relève des anomalies morphologiques et/ou des retards mentaux chez de nombreux enfants consultés pour des Troubles Envahissant du Développement.
Le grand-père est un vétéran du CEP. Le père, Raphaël, a eu un cancer des os. La petite-fille, Mahine, est née avec une anomalie génétique)
Des chiffres alarmants
Certaines données relevées par le docteur Sueur dans ces îles des Tuamotu-Gambier font froid dans le dos. A Tureia, atoll habité le plus proche de Moruroa et touché par 39 retombées radioactives, un enfant sur 4 est atteint d’un cancer de la thyroïde alors que d’autres sont décédés à la trentaine ou ont développé des pathologies héréditaires. Sur près de 300 habitants, le docteur Sueur a relevé une vingtaine de pathologies possiblement radio-induites, soit une morbidité d’une personne sur 5.
Certaines données relevées par le docteur Sueur dans ces îles des Tuamotu-Gambier font froid dans le dos. A Tureia, atoll habité le plus proche de Moruroa et touché par 39 retombées radioactives, un enfant sur 4 est atteint d’un cancer de la thyroïde alors que d’autres sont décédés à la trentaine ou ont développé des pathologies héréditaires. Sur près de 300 habitants, le docteur Sueur a relevé une vingtaine de pathologies possiblement radio-induites, soit une morbidité d’une personne sur 5.
A Reao, où vivent 369 habitants, près de 10% de la population est touchée par une maladie radio-induite. Chez la centaine d’enfants consultés, le pédopsychiatre a relevé un cas de leucémie, un autre présentant un syndrome de Canava – maladie génétique-, et six ayant des retards mentaux. Parfois au sein d’une même famille, plusieurs enfants ont développé différentes pathologies potentiellement radio-induites. Dans son rapport, le docteur Sueur donne l’exemple de trois familles. Chez l’une d’entre elle, quatre garçons présentent un retard mental dont un qui a également développé une dysmorphie, une fille atteinte d’un cancer de la thyroïde, un garçon ayant une macrocéphalie et un autre une malformation des membres. Tous ces enfants sont nés après 1980. A Rikitea, île contaminée par 20 des essais atmosphériques, la situation est tout aussi inquiétante. Non seulement les naissances anormales et les cas de malformations ont explosé au moment des essais, selon Christian Sueur, mais les enfants ont aujourd’hui développé de nombreuses pathologies et des anomalies génétiques.
Un projet passé aux oubliettes
Le pédopsychiatre avait déjà dénoncé cette situation, il y a quelques années, auprès des autorités polynésiennes. Etonné par cette concentration de cas chez une population infanto-juvénile dans une zone restreinte, Christian Sueur a interpellé les différents ministres de la Santé qui se sont succédés au sein du gouvernement polynésien. Sans effet. Si des scientifiques se sont déjà intéressés aux différents cancers et leucémies en Polynésie française, rares sont ceux qui se sont penchés sur la question des anomalies génétiques ou morphologiques chez les enfants. Une question pourtant de santé publique. Dès 2012, le pédopsychiatre a travaillé sur le lancement d’un programme de rechercheavec l’aide de Bruno Barrillot, délégué du Comité du Suivi des Conséquences des Essais Nucléaires. Ceci jusqu’au décès de ce dernier, survenu en mars 2017. L’idée des deux experts était, non seulement, de lancer une recherche épidémiologique chez les anciens travailleurs du CEP et leurs descendants (première et deuxième génération) mais aussi au sein de la population de la Polynésie française. En effet, selon des documents secrets défenses déclassifiés en 2013, celle-ci aurait été survolée dans son ensemble par les nuages radioactifs. Les deux hommes s’étaient même rapprochés d’une équipe de scientifiques japonais travaillant sur les retombées de Tchernobyl et sur la santé des liquidateurs, ces civils et militaires déployés dans la centrale immédiatement après l'accident du 26 avril 1986. Un projet, qui depuis le décès de Bruno Barrillot, est resté lettre morte.
(Rencontre entre les syndicats des travailleurs du CEP en Polynésie et les politiques français à Paris)
Témoignage
Mahine a 15 ans. La jeune fille est atteinte d’un trouble envahissant du comportement, décelé lorsqu’elle avait deux ans. Suivie au service d’hospitalisation de jour de pédopsychiatrie à Papeete par Christian Sueur, Mahine est l’un des premiers cas « atypique » du docteur. Lors d’une consultation, il relève chez la fillette un retard mental sévère, avec des troubles psychomoteurs et un trouble majeur de développement du langage mais sans aucun trouble autistique. Il note également des anomalies morphologies au niveau du faciès. Interpellé par son cas, le docteur Sueur demande un bilan biologique qui révèlera une anomalie génétique : un défaut sur le chromosome 10. « Nous voulions connaître ce qu’avait exactement notre fille pour savoir comment fonctionner avec elle», explique Raphaël, son papa, qui ne peut plus plier la jambe gauche suite à une opération. Ce père de trois enfants a subi une intervention au genou après avoir développé un cancer des os à l’âge de 40 ans.
Le cas de Mahine, un parmi tant d’autres ?
« Je culpabilisais, je me demandais si ce n’était pas moi qui avais transmis la maladie à ma fille ». A l’époque, Raphäel et sa compagne ne se posent pas encore la question des possibles effets des retombées radioactives du nucléaire. Pourtant, le père de Raphaël a travaillé à Moruroa dans les années 70 lors des essais atmosphériques.
Les parents de Mahine commencent à s’interroger lorsqu’ils découvrent que leur fille n’est peut-être pas un cas isolé. Lors de consultation, le docteur Sueur a reçu plusieurs enfants ayant eux aussi des anomalies et dont les parents ont développé des pathologies dites radio-induites, comme le cancer des os, et des grands-parents vétérans du CEP. « On sait aujourd’hui que nous avons servi de cobaye à l’époque des essais, on ne connait pas encore tous les effets sanitaires de ces tirs nucléaires. Mais si d’autres enfants que Mahine ont aussi des problèmes, nous voulons les rencontrer afin de mieux comprendre la pathologie de notre fille ». Raphaël et sa compagne cherchent aujourd’hui des questions à leurs réponses, mais aussi davantage de soutien.
(Après avoir travaillé des années à Moruroa lors du CEP,
Jean-Marie a développé une maladie dite radio-induite )
“ Nous ne menons aucune étude sur ces enfants ! Ces accusations sont scandaleuses et mensongères ! ”
- Docteur Baert, médecin militaire
La réponse du médecin militaire
Le docteur Patrice Baert assurait en 2018 la surveillance et le suivi annuel des vétérans civils et militaires autour des îles proches de Moruroa. Il conteste la fiabilité du rapport du pédopsychiatre Christian Sueur et l’omerta présumée du Service de Santé des Armées.
« Nous ne menons aucune étude sur ces enfants ! Ces accusations sont scandaleuses et mensongères ! ». Le médecin militaire Patrice Baert a réagi aux accusations du pédopsychiatre Christian Sueur selon lesquelles des études effectuées par l’Armée sur les descendances des vétérans seraient cachées. A la tête en 2018 du Centre Médical de Suivi des vétérans des essais nucléaires, crée en 2007 après une convention signée entre le Pays et l’Etat, le praticien a consulté 2300 personnes, 1750 anciens travailleurs et 550 habitants. Il était le seul médecin à se rendre dans ces îles, faute, selon lui, « de moyen humain ». En 2017, le médecin a enregistré 259 cancers chez les 2300 personnes consultées. Il a également consulté des enfants lors de ces visites, même s’il affirme que les jeunes patients ne sont pas sa cible principale. «C’est vrai que nous avons vu certains enfants avec des troubles du comportement mais nous n’avons pas détecté d’anomalies particulières chez ces enfants. ». Le médecin souligne qu’une étude est bien cours mais elle concerne les naissances et non les enfants, une publication devrait paraître d’ici fin 2018.
Quant aux problèmes de troubles envahissant du comportement et de retards mentaux des enfants, le docteur Baert les explique par notamment la présence de plomb dans leur organisme. « Ce sont en fait les batteries des voitures qui sont dépecées et utilisées pour faire des plombs de pêche. Elles sont chauffées ou brulées et dégagent des particules retombant sur les toits et dans les citernes de pluies dont tout le monde boit l’eau. » Selon le médecin, les teneurs en plomb dépassent le seuil d’alerte et peuvent provoquer des diminutions de QI, des troubles du comportement, des difficultés d’apprentissage. Pour ce militaire, le projet d’étude proposé par Sueur serait mensongé. « Il est dans l’excès, il accuse, il suppute et se base sur des études qui ne montrent rien. ».
(Ces enfants de Rikitea ont développé un trouble envahissant du comportement.
Leurs grands-parents ont travaillé au CEP ou vécu sur l’île lors des essais.
Leurs parents ont pour certains développé une maladie dite radio-induite)
Interview
Christian Sueur a été responsable de l’unité pédopsychiatrique du centre hospitalier de Polynésie française jusqu’en décembre 2017. De retour en Métropole, il dénonce l’inertie des autorités polynésiennes et de la République face à ce qu’il considère comme un véritable problème de santé publique, mais aussi les activités sanitaires menées dans le secretpar le Service de Santé des Armées aux Tuamotu.Pourquoi tirez-vous la sonnette d’alarme ?
Nous avons une responsabilité sur la mise en évidence d’un problème de santé publique qui pourrait s’aggraver dans le futur. La prévention est primordiale si le problème tel qu’on le suspecte aujourd’hui s’avère bien réel. Il est donc urgent de développer un système de pédopsychiatrie publique et d’institut médico-éducatif de réadaptation, particulièrement déficients sur le territoire. Aujourd’hui, on se pose la question du traitement des maladies radio-induites et de l’indemnisation pour les adultes, pourquoi ne le fait-on pas aussi pour les enfants ? Plusieurs scientifiques internationaux ont mené des études pertinentes et rigoureuses relatives à certains problèmes génétiques radio-induits survenus sur plusieurs générations. Qu’est-ce qu’on attend, nous aussi, pour faire quelque chose ?
Vous aviez souhaité lancer une étude épidémiologique transgénérationnelle. Pourquoi tout s'est-il arrêté ?
Avec l’expert Bruno Barrillot, on avait commencé une étude et rédigé un projet de recherche, qui était prêt quelques semaines avant son décès. On devait travailler avec une équipe japonaise spécialisée dans la génétique médicale. Notre idée était de collecter des échantillons sanguins sur les enfants, les parents et les grands-parents des atolls et de les ramener au centre de recherche à Osaka au Japon. Nous voulions, à l’époque, associer les études en génétique moléculaire des Japonais avec nos cas cliniques et réaliser des analyses génétiques permettant de signer l’influence de la radioactivité sur les cellules germinales des grands-parents et sa transmission chez des petits-enfants présentant des troubles envahissants du comportement. Dans les semaines ayant suivi la mort de Bruno Barrillot, la nouvelle responsable de la DSCEN (ndlr Délégation du suivi des conséquences nucléaires) a décidé d’interrompre la coordination et la collaboration entre notre service et l’équipe japonaise. Les brefs échanges que nous avons pu avoir ont clairement montré que pour le gouvernement polynésien, il était « urgent de ne rien faire », et surtout pas, de favoriser ce type de recherche.
“ L’attitude du pouvoir politique est criminelle ”
- Christian Sueur , pédopsychiatre
Faut-il y voir un manque de courage politique ?
Aujourd’hui, il est évident qu’en France et en Polynésie française, les autorités politiques et sanitaires étatiques comme locales préfèrent nier ou minimiser systématiquement le risque nucléaire concernant la santé des enfants et des générations à venir. L’attitude du pouvoir politique est criminelle, et la collaboration des autorités sanitaires, avec ces mensonges d’Etat, ne l’est pas moins. Il faudrait pourtant des injonctions des autorités du Pays et de l’Etat à réaliser des enquêtes épidémiologiques et sensibiliser la communauté médicale sur le sujet à travers des formations. Mais, pour l’instant ce n’est pas le cas. Pourquoi? D'autres grands pays l’ont pourtant fait ? Ce sont les principes d’Hippocrate, les Droits de l’Homme et le Droit à la Santé de toutes les populations de la République qui sont ainsi bafoués. La question d’un crime contre l’humanité est clairement posée, et de nombreux médecins devraient s’interroger sur leur part de responsabilité, consciente ou inconsciente, vis à vis de cette situation.
Existe-t-il encore une volonté de cacher les effets du nucléaire par les autorités françaises ?
Dès qu’il s’agit du nucléaire, il y a volonté de cacher. Je constate que dans les zones comme les Tuamotu rares sont les médecins civils. En revanche, on note la présence de médecins militaires. Je ne remets pas en cause leurs capacités de diagnostic ou de thérapie mais je m’interroge sur leur indépendance et leur transparence. Leurs rapports remis au Pays et à l’Etat sont très difficiles à obtenir, voire impossible, et lorsque c’est le cas ceux-ci ne révèlent pas les mêmes problèmes que les nôtres. Plus troublant encore, nous avons pu constater, en 2016, que ces médecins militaires distribuent dans les infirmeries aux Tuamotu des questionnaires « sanitaires », d’évaluations épidémiologiques concernant aussi bien les adultes que les enfants. Ils ont d’ailleurs eu en consultation tous les enfants que nous avons vus ! Pourquoi n’avons-nous pas accès à leurs observations ? Que révèlent-elles ? Il est urgent qu’une mission d’enquête parlementaire soit menée pour « déclassifier » les observations faites dans ces atolls par le Service de Santé des Armées. Il y a encore une omerta aujourd'hui, et on est en droit de se poser la question si des zones comme les Tuamotu ne sont pas des zones grises. Dans ce cas, il s’agit d’un véritable problème de démocratie !
(Aurélia a souffert d’une leucémie lors de son adolescence.
Son père a développé un cancer de la thyroïde.
Son grand-père est un vétéran du CEP)
Son père a développé un cancer de la thyroïde.
Son grand-père est un vétéran du CEP)
Des études internationales
Depuis la fin des années 90, des études sont menées par des scientifiques internationaux. Les Japonais se sont intéressés aux retombées radioactives des bombes d’Hiroshima et Nagasaki, les Russes à celles de l’accident de Tchernobyl, les Anglais et les Américains ont travaillé sur les essais nucléaires survenus dans les îles Montebello, Christmas et des atolls Bikini, Enewetak ou encore Johnston. Leurs résultats sont édifiants. Si certaines ont été critiquées par une partie de la communauté scientifique, elles montrent néanmoins des altérations de l’ADN ou une aggravation de l’instabilité génétique chez les vétérans, affectant leur descendance et ce sur plusieurs générations. Les scientifiques ont étudié à la fois les effets liés à une irradiation violente externe et limitée dans le temps mais aussi à une contamination interne à faibles doses par des particules radioactives microscopiques ingérées ou inhalées. Qu’en est-il pour la Polynésie française ? L’inertie demeure alors que 46 essais atmosphériques y ont eu lieu en l’espace de huit ans. L’équivalent en matériaux fissiles (uranium ou plutonium) est de 675 fois les explosions d’Hiroshima et Nagasaki.
Histoire des essais nucléaires en Polynésie française
Suite aux bombes nucléaires lancées contre le Japon par les Américains, le général De Gaulle décide l’autonomie entière de la France en matière de défense. Il crée le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), et décide une première campagne de tirs. Le choix du site se porte sur le Sahara et plus particulièrement la région de Reggane. La première bombe atomique française explose le 13 février 1960. Après 17 essais nucléaires au Sahara, la France transfère en 1966 son champ de tir en Polynésie française sur les atolls de Moruroa et Fangataufa. En 1968, la France fait exploser au-dessus de Fangataufa sa première bombe H (thermonucléaire). Au total, elle procédera à 193 essais en trente ans : 46 tirs atmosphériques et 147 souterrains. Malgré un moratoire décidé par le président François Mitterrand en 1992, son successeur Jacques Chirac annonce la reprise des tirs français, trois ans plus tard. Cette reprise déclenche un tonnerre de protestations en Polynésie, en France et à l’international. Finalement, après six tirs, l’arrêt définitif des essais est décidé le 29 janvier 1996 et la France signe le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Mais, pour les Polynésiens et le personnel du CEP, certains de ces essais ont eu des retombées radioactives « très importantes », engendrant un problème environnemental et sanitaire. Le 5 janvier 2010, la loi Morin est votée permettant la reconnaissance et l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français. Les vétérans du CEP ayant développé une maladie parmi les 21 dites radio-induites peuvent désormais prétendre à une indemnisation. Environ 2 % des demandeurs ont obtenu gain de cause. Quantité de dossiers ont été rejetés au motif que le risque attribuable aux essais nucléaires était « négligeable », une notion qui a été supprimée par le Parlement en février 2017. Mais aujourd’hui, au-delà du problème sanitaire chez les vétérans, se pose celui des descendants.
(En haut : un habitant de Rikitea est né avec des mains malformées. Il est né lors des essais nulcéaires à Moruroa.
En bas : Ganahao a travaillé à Moruroa, il a été couronné d’une médaille pour son service rendu à l’Etat. Il a eu un cancer de la thyroïde, comme ses filles et sa petite-fille)
En bas : Ganahao a travaillé à Moruroa, il a été couronné d’une médaille pour son service rendu à l’Etat. Il a eu un cancer de la thyroïde, comme ses filles et sa petite-fille)
Les 21 pathologies reconnues comme potentiellement radio-induites par le décret du 30 avril 2012 pris en application de la loi Morin :
Leucémies (sauf leucémie lymphoïde chronique car considérée comme non radio-induite)
Myélodysplasies
Cancer du sein
Cancer du corps thyroïde pour une exposition pendant la période de croissance
Cancer cutané sauf mélanome malin
Cancer du poumon
Cancer du côlon
Cancer des glandes salivaires
Cancer de l'œsophage
Cancer de l'estomac
Cancer du foie
Cancer de la vessie
Cancer de l'ovaire
Cancer du cerveau et système nerveux central
Cancer des os et du tissu conjonctif
Cancer de l'utérus
Cancer de l'intestin grêle
Cancer du rectum
Cancer du rein
Lymphomes non hodgkiniens
Myélomes